Chaque année, les béninois vivant à l’étranger nourrissent l’ambition d’investir dans le secteur immobilier dans leur pays. Acheter une parcelle et construire une maison, acheter une villa ou un autre immeuble, tel est le rêve qu’ils nourrissent souvent. Mais pourtant, dans la réalisation de leurs projets, ces béninois de la diaspora sont confrontés à quelques difficultés.
Voici, entre autres, des problèmes que rencontre la diaspora :
L’excès de confiance de la diaspora accordée à la famille:
L’Afrique se réclame être un continent de fraternité et de solidarité. C’est d’ailleurs ce qui justifie la confiance qui existe entre les africains en général et dans le cas espèce entre les béninois. Le béninois de la diaspora a souvent tendance à confier son projet immobilier à un membre de sa famille qui réside au pays au lieu de faire recours à une entreprise immobilière. Cette décision provient de la crainte de se faire arnaquer ou de ne pas obtenir ce que l’on veut au détail près. C’est tout simplement qu’ils préfèrent faire confiance à leurs frères qu’à une structure professionnelle. Ce qui est tout à fait normal. Mais l’expérience a montré que ce n’est pas la meilleure solution.
En effet, plusieurs béninois de la diaspora ont été déçus par leurs propres frères à qui ils avaient confié leurs projets immobiliers. Certains se rendent compte que leurs parents ont dilapidé leurs économies. D’autres se rendent compte que le résultat est loin de ce à quoi ils s’attendaient ou que les acteurs ayant participé à la réalisation du projet n’ont fait que détourner les fonds. La solution qui serait la plus efficace ici est de confier le projet à des professionnels. Ceux-ci ont une image à protéger et feront dans la plupart du temps, tout pour ne pas la ternir.
La lourdeur des procédures administratives :
L’immobilier est un secteur à fort potentiel et tout le monde en est conscient aujourd’hui. Mais autre chose qu’il faut reconnaître est le poids de la diaspora dans ce secteur tant prisé. Eh oui, la diaspora béninoise participe activement à la vie de ce secteur. Mais malheureusement, ces béninois de l’étranger n’ont pas de facilité à effectuer leurs transactions immobilières au pays. La lourdeur administrative est l’une des difficultés auxquelles ils sont souvent confrontés. Le permis de construire et le permis d’habiter sont entre autres les éléments dont l’obtention s’avère très compliquée pour les détenteurs de projets de construction au Bénin. La conséquence de cette lourdeur administrative est que la réalisation prend énormément de temps. Donc, la diaspora est de moins en moins motivée à investir dans le pays.
Inexistence d’institutions spécialisées dans le crédit immobilier
Le système bancaire béninois n’est pas encore très développé. Les institutions financières ne prévoient souvent pas des programmes facilitant l’octroi de crédits immobiliers. Elles craignent souvent l’insolvabilité des clients. Et pourtant, une solution doit être apportée car l’immobilier est un secteur trop important pour être négligé et la diaspora en constitue une partie importante des investisseurs.
Une approche de solution qui pourrait remédier au problème du manque de financement est le crowdfunding. Vu la difficulté à rassembler le capital nécessaire à l’investissement immobilier de façon individuelle, il serait bien pour les particuliers de se regrouper afin de mettre en place de gigantesques projets immobiliers bénéfiques pour tous.
Pour tout résumer, entrer dans le domaine immobilier avec plus de tact et plus de professionnalisme favorisera sans doute plus la diaspora et surtout si les autorités béninoises rendent les procédures plus raisonnables. Et cela sera pour le bonheur de tous.
Faliratou OROU DAMA